LA TECHOUVA

La Téchouva est un énorme cadeau que Hachem nous accorde. En effet, si quelqu'un enfreint une loi et qu’il se fait prendre par la police, son repentir ne servira à rien ; il ira quand même en prison. Par contre, Hachem dans son infinie bonté, nous pardonne à condition de se repentir sincèrement.

Tout le monde doit faire téchouva, même un religieux (sur les points qui lui paraissent imparfaits).

Que le péché soit volontaire ou involontaire, un homme doit se repentir sur les 248 mitswoth positives qu’il n’a pas faites et sur les 365 mitswoth négatives qu’il a transgressées ainsi que sur des traits de caractères, les midoth (défauts : colère, orgueuil, paresse, radinerie, etc.).

On raconte au sujet du Rav Chajkin, de la Yéshiva d’Aix les Bains, qu’après la deuxième guerre mondiale, il était devenu nerveux. Il décida de se corriger et, pour ce faire, il étudia chaque jour une demi-heure de morale au sujet de la Colère, et fit des travaux pratiques :

Il prit une corde et fit des nœuds ; il essaya ensuite de les défaire.

S’il sentait sa colère monter, il renouait cette corde et la défaisait. Il répétait cet exercice à plusieurs reprises, jusqu’à arriver à maîtriser sa colère.

Le Rambam enseigne que, dans toute chose, il faut la juste mesure, la ligne médiane, excepté la colère et l’orgueil dont il faut s’écarter au maximum.

Les médecins annoncèrent un jour à un Rav qu’il lui restait trois semaines à vivre. Celui-ci s’adressa à un Rav plus érudit que lui et lui demanda quelle mitswah il devait faire en priorité. « Corrige tes défauts, lui-répondit-il, certains traits de ton caractère. »

COMMENT DOIT-ON SE REPENTIR ? IL Y A TROIS ETAPES :

Avouer son péché : cette étape est une mitswah positive en soi. Dans la prière de Kippour, on dit que le Tribunal Céleste ne ressemble pas au tribunal terrestre :

. Au tribunal terrestre, si on n’a pas de preuve contre un homme et qu’il n’avoue pas sa faute, il est acquitté.

. Au Tribunal Céleste, c’est l’inverse : celui qui cache son péché ne réussira pas et celui qui l’avoue devant Achem aura sa pitié.

On doit savoir s’épencher et demander à Achem à voix haute, sans que personne ne nous entende, ses propres péchés involontaires, volontaires et de rebélion, que ce soit des péchés de pensées, de paroles ou d’actions.

Il est interdit d’avouer à un ami les péchés que l’on commet envers Achem (c’est du culot) mais les péchés entre amis peuvent être dévoilés à une troisième personne pour que cette dernière rétablisse la paix entre les deux antagonistes.

On raconte à propos du Rav Steinpeler qu’un jour, un de ses élèves entendit derrière la porte son maître dire : « tu n’as pas de crainte d’Achem, tu devrais te réveiller, prendre conscience que bientôt tu devras rendre des comptes devant Achem, réveille-toi, étudie mieux, etc. » … L’élève, curieux, se demanda avec qui celui-ci parlait de la sorte. Lorsque la porte s’ouvrit, l’élève ne vit personne d’autre que son maître qui, en fait se parler à lui-même : il accomplissait ce commandement positif d’avouer ses péchés.

b) Regretter ses fautes : même si un homme a fauté toute sa vie et fait tchouva avant de mourir, Achem lui pardonne tous ses péchés.

Essayer à tout prix d’éviter au maximum de pécher : un voleur évitera, par exemple, de rentrer dans un magasin s’il ne peut se retenir de voler.

Compte tenu de ses innombrables fautes commises, un homme s’entendit dire un jour qu’il n’aurait pas droit au monde futur.

Cette phrase eut un tel impact sur lui qu’il commença à pleurer tant qu’il en mourut.

Une voix céleste retentit et dit «Rabbi Elazar Ben Dourdaya a droit au Paradis » : la voix appela le fauteur Rabbi et affirma qu’il ira au paradis.

Une personne qui regrette d’avoir fait une mitswa, Achem ne la lui comptera pas ; une personne qui regrette un péché, Achem lui pardonnera.

c) 3e et dernière étape : promettre de ne plus refaire un péché.

Si quelqu’un avoue et regrette mais a l’intention de refaire ce même péché, il ressemble à une personne qui se tremperait au Mikwé pour avoir touché un serpent mort mais qui tiendrait toujours le serpent tout en s’immergeant. Ceci signifierait que sa téchouva n’est pas complète.

Quelqu’un qui s’est vraiment repenti c’est celui qui avoue son péché, le regrette et promet de ne plus le refaire. Il se trouve ensuite dans le cas où il pourrait récidivé mais arrive à se retenir.

S’il n’y parvient pas, il pourrait promettre par exemple de verser une somme importante pour la Tsédaka dans le cas où il recommencerait. Cela pourrait peut-être lui éviter de refaire sa faute.

Dans les Pirkei Avot on peut lire : « repents-toi un jour avant ta mort » ; compte tenu du fait que personne ne sait quel jour il mourra, il faut donc faire Téchouva tous les jours.

C’est pourquoi un homme doit franchir ces trois étapes tous les jours.

Qu’Achem nous aide à purifier nos cœurs et de nous rapprocher de lui d’un retour sincère en cette veille de Roch hachana.