Extrait du livre de Rav Shimon Barouk, du Omer au 9 Av

בס״ד

 
 

Lois concernant le 9 Av qui tombe Chabbat ou dimanche

 

Introduction

Il arrive que le jour de Tichéa Béav tombe Chabbat. Cette éventualité se produira à nouveau en 5775/2015, 5776/2016, 5778/2018, 5779/2019 – si d’ici là Hachem ne nous a pas encore envoyé le Machi’ah.

Dans ce cas, étant donné qu’il est interdit de jeûner le Chabbat, on repousse au lendemain le jeûne, ainsi que toutes les autres abstinences. Différentes questions de Halakha se posent, comme nous allons l’exposer.

Nous les avons réunies en un seul chapitre, afin d’en faciliter la consultation.

 

Les repas de Chabbat

1. Il va sans dire que durant ce Chabbat, on pourra prendre les trois repas habituels, sans omettre aucun plat selon l’honneur dû au Chabbat.

Tous les mets seront servis sur une table royale, comme à l’accoutumée. On pourra boire du vin et manger de la viande, même à la Séouda Chlichit, et celui qui s’en priverait commettrait un péché.

Toutefois, on devra cesser de manger avant la Chkia (coucher du soleil) car c’est dès cet instant que commence le jeûne (Choul’han Aroukh 552,10 et dans le Rama ; ‘Hazon Ovadia page 266).

 

Les Zémirot Chabbat

2. Il est permis de chanter les Zémirot Chabbat (les chants du Chabbat) à table comme tous les Chabbatot (Igrot Moché vol.2 chap.112). On cessera toutefois de chanter dès la Chkia (le coucher du soleil) (Or Létsion vol.3 page 255).

Dans la Seouda Chlichit, on s’efforcera de s’attabler légèrement attristé (Michna Broura 552,23). C’est pourquoi, d’après certains, on évitera de prendre ce repas entre amis (Maguen Avraham).

D’autres réfutent cet avis et pensent que si l’on s’abstenait de joie, ceci serait considéré comme si l’on marquait le deuil ouvertement, ce qui est interdit pendant Chabbat. Quoi qu’il en soit, il est permis de prendre ce repas en famille et de réciter le Zimoun (Michna Broura au nom du Elyaou Rabba).

 

Les quatre abstinences

3. Lorsque le 9 Av est Chabbat,  de la même façon qu’on repousse le jeûne à partir du coucher du soleil du chabbat [et durant toute la durée du dimanche], également, les quatre abstinences sont repoussées. C’est pourquoi, le chabbat même, il est permis de mettre des chaussures en cuir et de laver un membre à l’eau chaude (chauffée avant Chabbat, voir Choul’han Aroukh 326,2) et cela durant toute la journée (voir plus loin par.7).

4. En ce qui concerne les rapports conjugaux durant ce Chabbat : pour les Séfarades, ils sont permis (Choul’han Aroukh 554,19 ; toutefois le Or Létsion page 267 préconise de s’en priver dans la mesure du possible), alors que pour les Ashkénazes, ils sont interdits (Rama 554,19) – mais si, le vendredi soir, l’épouse s’est trempée au Mikvé (Léïl Tévila), dans ce cas ils seront permis (Michna Broura 554,40).

5. Pour ce qui est de l’interdiction d’étudier la Torah en ce jour, avant le milieu de la journée (‘Hatsot), cette étude est permise sans aucun doute (Rama 553,2).

Mais après ‘Hatsot, les Ashkénazes n’étudient que les passages dont l’étude est autorisée le jour de Tichéa Béav. D’autres étudient normalement sans aucune restriction jusqu’à la Chkia (voir Michna Broura 553,10 au nom du Taz ; et tel est l’avis de Rav Chlomo Zalman Auerbach et de Rav Elyachiv).

Pour les Séfarades, il est permis d’étudier jusqu’au coucher du soleil (voir Or Létsion page 256 note 5, qui précise qu’en semaine déjà, cette interdiction, en vigueur depuis la veille, n’est qu’un Minhag contesté par de nombreux décisionnaires. C’est pourquoi, dans le cas où le jeûne est repoussé, selon le Mé’habèr qui permet les Dévarim Chébatsnia, l’étude de la Torah est autorisée pour les Séfarades. Et ainsi a tranché le Rav Its’hak Lumbroso en Tunisie, et telle est la coutume de la ville de Djerba, comme le ramène le Brit Kéhouna).

Pour ce qui est de l’obligation de jeûner pour les femmes enceintes ou après leur accouchement, lorsque le jeûne est repoussé, voir chap.16 par.11.

 

Cesser de manger avant le coucher du soleil

6. On doit arrêter de manger et de boire quelques minutes avant la Chkia (coucher du soleil). Celui qui a mangé la Séouda Chlichit plus tôt pourra continuer à manger jusqu’à quelques instants avant la Chkia. On fera aussi Maïm a’haronim avant la Chkia.

7. Question : Jusqu’à quel moment peut-on rester assis sur une chaise et continuer à porter des chaussures en cuir ?

     Réponse : Il est permis de rester assis sur une chaise après la Chkia jusqu’à la tombée de la nuit et la sortie du Chabbat.

On n’enlèvera les chaussures en cuir de nos pieds qu’à la sortie des étoiles. On devra dire avant de les ôter : « Baroukh Hamavdil Ben Kodech Lé’hol » (Michna Broura 553,6 statue de les enlever après Barékhou, et telle était la conduite du ‘Hazon Ich. Le Rav Chlomo Zalman Auerbach les enlevait après la sortie des étoiles, voir Né’hamat Israël page 143, ‘Hazon Ovadia page 334).

Cependant, certains décisionnaires préconisent de les enlever avec discrétion depuis la Chkia, par exemple en allant s’allonger pour se reposer (Or Létsion page 255 et telle était la conduite du Rav Elyachiv).

La coutume répandue est de se défaire de ses chaussures à la sortie des étoiles (mais celui qui peut accomplir le second avis en les enlevant dès la Chkia sera comblé de bénédictions).

 

Le temps de la prière d’Arvit

8. On fixera la prière d’Arvit de Motsaé Chabbat légèrement plus tard, afin de se préparer et d’apporter le livre des Kinot à la synagogue.

Tant que chabbat n’est pas sorti, on ne pourra pas pousser les bancs de la synagogue pour poser les tapis, car on ne peut pas faire de préparation pendant Chabbat pour les jours profanes. Certains autorisent toutefois de procéder à cet aménagement pendant le Ben Hachémachot (après le coucher du soleil) (‘Hazon Ovadia page 333).

 

Les habits de Chabbat

9. On n’enlèvera les habits de Chabbat qu’après la tombée de la nuit.

 

L’ajout de Ata ‘Honantanou

10. Dans la Amida de la prière du soir, on s’efforcera de ne pas oublier de mentionner Ata ‘Honantanou (qui est une « petite » Havdala, récitée le samedi soir), d’autant qu’en ce Motsaé Chabbat, la Havdala ne sera dite que dimanche soir [et uniquement sur le vin, sans les bénédictions sur les Béssamim et sur la lumière].

 

Remarque concernant le dimanche soir

Il est important de rappeler que si du pain ou des gâteaux se trouvent sur la table sur laquelle on fait la Havdala, la Halakha prescrit de le recouvrir, comme on le fait lors du Kidouch (nous avons jugé bon de le préciser, car il est fréquent que du pain ou des gâteaux s’y trouvent en cette sortie de jeûne).

 

Les femmes

11. Le samedi soir, les femmes devront dire la formule : « Baroukh Hamavdil Ben Kodech Lé’hol » avant de commencer tout travail [certains préconisent qu’en cette circonstance, où la Havdala est repoussée au dimanche soir, elles fassent la prière d’Arvit en mentionnant dans la Amida « Ata ‘Honantanou » qui est une certaine forme d’Havdala (Rav Chlomo Zalman Auerbach dans Chlamé Moèd)].  

 

La bénédiction sur la lumière

12. A la synagogue, l’officiant récitera la bénédiction sur une bougie avant la lecture de la Méguilat Ekha et acquittera l’assemblée. Les femmes (séfarades) réciteront à la maison, pour elles-mêmes, cette bénédiction sur une bougie.

Rappel : On ne récite pas la bénédiction sur les Béssamim ce soir-là (Choul’han Aroukh 556, 1 ; Or Létsion page 269 dans la note).

 

La Havdala pour un malade

13. Un malade, autorisé à manger le jour du jeûne, devra faire une Havdala normale à l’issue du Chabbat sur du vin ou du jus de raisin en omettant la bénédiction sur les Bessamim (Rav ‘Haïm Falaji ; Divré Malkiel ; Or Létsion vol.3 page 262). D’autres préconisent de ne la faire qu’avant de manger s’il ne se nourrit que le dimanche. Auquel cas, ce sera sans Béssamim ni bougie. Toutefois, il récitera la bénédiction sur la bougie le samedi soir (Kaf Ha’haïm 556,9 ; Birké Yossef 556,2 ; Chemirat Chabbat vol.2 chap.62 note 109 ; Rivevot Efraïm ; ‘Hazon Ovadia page 348).

Dans cette occurrence, les Ashkénazes ont coutume de faire la Havdala sur de la bière (voir Aroukh Hachoul’han ; Min’hat Its’hak vol.8 chap.32 ; Chévet Halévi vol.7 chap.77 ; Léhorot Nathan vol.2 chap.36 ; Rav Chlomo Zalman Auerbach dans Halikhot Chlomo vol.3 chap.16) ou de la donner à boire à un enfant (‘Hazon Ich).

Le cas échéant, le malade pourra faire la Havdala sur du vin et même boire lui-même.

Pour un enfant de plus de 6-7 ans, s’il doit faire la Havdala avant de manger, voir plus haut chap.16 par.14.

Un malade qui récite la Havdala le samedi soir ou le dimanche en journée pourra acquitter les membres de la famille qui jeûnent.


 

 
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